De nombreuses personnes restent encore très apeurées à l'idée de se faire soigner les dents. Ces états émotionnels peuvent revêtir un effet panique et empêcher toute possibilité de soins, même en cas de grandes douleurs. Ces peurs sont souvent très profondément ancrées ; la plupart du temps, elles proviennent d'épisodes particulièrement négatifs liés à un précédent soin effectué pendant l'enfance.
Chez certaines personnes, l'origine est même oubliée, enfouie au plus profond de leur subconscient, pour d'autres, l'épisode est encore bien vivant et interdit toute approche, même conviviale, du chirurgien-dentiste. Le simple fait d'ouvrir la bouche est impossible et va jusqu’à se transformer en supplice. D’autres manifestations peuvent parachever cet état de fait : nausées, sueurs, paniques ou peurs paniques, mouvements dangereux et désordonnés.
Parfois, l'origine n'est pas à proprement parler d'ordre dentaire. En effet, certains cas ont été décrits de personnes refusant que l'on touche à leurs dents, car celles-ci représentent leur premier organe de défense contre l'irruption invasive du sein maternel lors de l'allaitement...
La bouche constitue souvent un lieu secret dont on refuse l'accès aux personnes étrangères, tel le personnel soignant : les chirurgiens-dentistes et les assistantes sont encore des inconnus. Porte d'entrée vers l'intériorité du corps, lieu riche de signification, organe sexuel, la bouche reste encore un organe protégé dont certaines personnes ne désirent pas que l'on passe la frontière.